Il est question de Sissy en 1153 .On écrivait alors Sessiacus et Sissiacus. 0n le trouve mentionné quatre ans plus tard dans une charte de l'abbaye de Saint Martin-de-Laon,et en 1165 dans le cartulaire de l'abbaye de Saint Nicolas des prés sous Ribemont. En 1157, on écrivait Sissi et Sisi en 1165.En 1168, le cartulaire de l'abbaye d'Homblières porte Sessiacum . En 1248, on écrit Syssi et Sissiacus en 1248 dans le cartulaire du chapitre de Saint Quentin. Cyssi en 1295, Sissiacus a la même époque, dans le cartulaire de l'abbaye d'Isle; Syssi en 1340, et Sysi en 1577.En 1760, la population de Sissy était de 455 habitants, de 794 en 1800, de 930 en 1836, de 925 en l86l et de 884 en 1881.  La superficie de son territoire est de 1075 hectares. Sissy faisait partie autrefois de l'intendance de Soissons, du bailliage de Ribemont, de 1'élection et du diocèse de Laon. Sissy fait partie aujourd'hui du canton de Ribemont et de l'arrondissent de Saint Quentin. Il faut ajouter qu'avant la Révolution de 1789, Sissy avait son bailliage particulier. Voici, d'après Melleville, la liste des seigneur de Sissy: Vers 1110, Vermond de Sissy; en 1140;Albert de Sissy;en 1156,Eude de Sissy; en 1157,Pillippe de Sissy;En 1166,Vermond II de Sissy; en 1174,Mathieu de Sissy; en 1202, Eustache de Sissy, chevalier; en 1221 , Guy de Sissy; en l225,Mathieu II de Sissy; en 1360, Jean de Noroy et de Sissy; en 1390, Jean, dit Allemand, chevalier de Sissy. Il épousa Jeanne de Fayel, qui se remaria avec Guérard de Jumont. En 1413, Philippe, dit Pierre des Fossés, chevalier; en 14.. Jean des Fossés seigneur de Chouy et de Sissy; vers 1480, Nicolas des Fossés; en 1505, Louis des Fossés, seigneur de Sissy, gouverneur de Nesle; en 1538, Nicolas II des Fossés, seigneur de Beauvoir-en-Cambrésis,Sissy et Longchamps; en 1576, Valerand des Fossés seigneur de Sissy et Chatillon-sur-Oise; en 1595, Hercule des Fossés; en 1606, François de chatillon; en 1678, Christophe de Conflans; en 16..., Emmanuel de Proisy, et ensuite des membres de la famille de La Tour-Maubourg, également seigneurs de Regny. Il faut ajouter à cette liste, d'après des documents publiés dans le premier volume des anciennes archives de la ville de Saint-Quentin, un nommé Wistasses, chevalier et sire de Sissy, qui vivait en 1218.


Au XIIe siècle, Sissy avait une certaine importance au point de Vue religieux. La paroisse avait un doyen qui exerçait probablement une certaine autorité spirituelle sur quelques-unes des paroisses des environs. En 1155, un comte de Ribemont, du nom de Simon II, tracassait les religieux de l'abbaye d'Isle de Saint Quentin dans la paisible Jouissance des biens qu'ils possédaient sur le territoire de Sissy et particulièrement à Regny. Bauduin III, abbé du monastère de Saint-Quentin, se plaignit à l'évêque de Laon, un nommé Gautier de Mortagne. Celui-ci, après s'être renseigné sans doute, écrivit au doyen de Sissy un prêtre portant le nom d'Etienne, une lettre dans laquelle il lui prescrivait de mettre à la raison Simon II de Ribemont et son prévôt Philippe. Les moyens que devait employer le doyen de Sissy, étaient l'excommunication ou l'interdiction des sacrements, sauf le baptême. La lettre de l'évêque Gauthier se trouve dans le quatrième volume des "Études saint-quentinoises" de Charles Gomart.


On connait l'histoire dramatique de Jeanne Harvillers, la malheureuse femme qui fut brûlée vive, à Ribemont , sur la place du vieux Marché le 30 avril 1578, à l'age de 50 ans. C'était une femme d'une rare beauté, dont les ancêtres, nés en Bohème, étaient venus se fixer en France à l'époque des Croisades. Elle avait une fille et vivait avec elle comme vivaient  les bohémiens a cette époque . Il y avait peu de temps qu'elle se trouvait à Ribemont, et personne ne savait ce qu'elle était, ni d'où elle venait. On l'accusa bientôt de toutes sortes de méfaits;on la considéra comme une sorcière. Elle faisait périr les fruits des jardins où elle entrait; elle empêchait la crème des fermières de se convertir en beurre; par ses sortilèges la patte des ménagères se gâtait au moment où elles la pétrissaient pour en faire du pain; elle jetait des sorts sur les animaux, sur les plantes, sur tout ce qu'elle touchait, et qu' elle voyait; elle envoûtait les jeunes gens, elle faisait mourir de langueur les jeunes filles. Des témoins furent entendus qui déposèrent contre la malheureuse bohémienne et l'accusèrent. Parmi eux, on cite un nommé Tupignon, qui apprit au tribunal que Jeanne avait charmé un jeune homme de Parpeville, qu'il était devenu malade, et qu'elle l'avait guéri en faisant passer sa maladie dans le corps d'un âne qui mourut sur le champ. Un autre formula divers griefs contre la pauvre femme. Il l'accusa notamment d'avoir fait dévorer son verger par les chenilles, et chassé par des maléfices ses pigeons de son colombier. Il avait vainement, racontât-il aux Juges, suspendu au dedans du colombier le crane d'un vieillard dans lequel Il y avait le lait d'une femme allaitant une fille de deux ans, les pigeons n'avaient pas multiplié et malgré la nourriture qu'il leur donnait, il avaient quitté le colombier. Une femme de Senercy, nommé Geneviève Nicque, qui se disait la meilleure fileuse des environs de Ribemont, raconta que par le fait de Jeanne, elle s'était trouvée dans l'impossibilité de filer le chanvre qu'elle était allée acheter à Barisis. Une autre, domiciliée à Sissy, nommée Marguerite Carpentier, femme Lequeux, couvreur, apprit au tribunal que Jeanne Harvillers était allée la voir pour lui marchander un coq noir qu'elle n'avait pas voulu lui vendre, que le coq tomba malade aussitôt et mourut quelques jours plus tard. Les poules de la déposante ayant été atteintes du même mal, la dame Carpentier, convaincue qu'un sort avait été jeté sur son coq et sur ses poules, eut recours aux révérends pères de Saint Nicolas des prés, qui exorcisèrent coqs, poules, poulets et bestiaux et les guérirent (Ch.Gomart études Saint Quentinoises). Ce fut sur de pareils témoignages que Jean Bodin et les magistrats qui l'assistaient livrèrent aux flammes une pauvre femme sans défense .


Villers le Vert est une dépendance de Sissy qui ne se compose plus depuis longtemps que d'un moulin élevé sur l'un des bras de l'Oise, à peu de distance du canal de Sambre et Oise et à droite du chemin qui va de Sissy à Thenelles. C'était autrefois une localité particulière dépendante de Ribemont .Elle avait pour origine une ancienne villa de l'époque mérovingienne, et à laquelle, on donna le nom de Villers-le-Vert, à cause de sa situation sur la prairie et pour la distinguer de Villers le Sec, village situé sur les hauteurs, qui se trouvent

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au-delà de Ribemont, à 4 kilomètres de cette ville. Villers le Sec est exposé, comme tous les villages situés en dehors des vallées à subir tous les inconvénients résultant des sécheresses prolongée., tandis que Villers le Vert se voyait toujours entoure d'un tapis de verdure des plus agréables à la vue. Ce village a été détruit dans les premières années du XVe siècle, à l'époque où les Bourguignons envahirent la vallée de 1'Oise. Au siècle dernier, on a trouvé en cet endroit de nombreux débris de constructions. C'était anciennement un fiel dont la terre et la seigneurie appartenait, au XVIIe siècle, à une dame de Haulcourt. Au XIle siècle, il avait pour seigneur Jean de Viliers leVert, qui épousa Agnès de vendeuil, et en 1224, Hugues de Villers leVert, chevalier, qui épousa aussi une dame de Vendeuil, nommé Elvide. Un nommé Symons de Villers le Vert, qualifié du titre de "Monseigneur" figure dans un document du 16 octobre 1317, rappelant un Jugement de Guillaume de Hangest (Somme), du 8 janvier 1299 rendu à la requête de Quentin Li Cambellens, entre le maire et les jures de la ville de Saint Quentin, d'une part, et le père dudit Quentin, d'autre part(Archives anciennes de la ville de Saint Quentin, page 254).Dans son histoire de Ribemont, M Ch. Gomart raconte qu'au mois de mars 1649,L'armée espagnole commandée par l' archiduc Léopold, ayant pénétré en France passa à Vadencourt, près de Guise, pour aller à Crécy sur Serre, et que, s'étant empare de Ribemont, il y établit pour gouverneur un capitaine nommé Cayuet et, originaire de l'Artois, avec 200 chevaux, pour défendre ce poste. C'était un nom d'un caractère très doux, mais très vigilant pour les affaires de son service ..aussitôt installé dans la ville, il fit rompre les gués de la rivière et les ponts de l'Abbaye de Saint-Nicolas, de Marcelaine et de Vilers-le-Vert, pour être à l'abri de ce coté des attaques de l'armée francaise. Le meunier de Vilers-le-Vert a été tué par les Prussiens en 1870. Le vaillant. meunier, dont nous regrettons de ne pas savoir le nom. voyant venir à son moulin un groupe de uhlans, se mit en devoir de leur résister. Malheureusement, la défense était impossible, et il tomba bientôt sous les balles prussiennes.

 

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